Famille 2012

Résultats détaillés

Ce qu’il faut retenir

  • L’enquête s’est déroulée d’avril à juin 2012
  • Nb de personnes contactées : 7 000
  • 2402 questionnaires valides recueillis

Après une première enquête française en 2002, la thématique de la famille a été abordée une seconde fois par l’ISSP en 2012. Un échantillon national de 2402 personnes ont pu exprimer leurs opinions sur la famille et les rôles de chacun dans le ménage. Le questionnaire était organisé de la façon suivante :

  • Les premières questions concernent les rapports homme-femme à l’intérieur du couple. Quelle image les Français interrogés ont-ils des femmes au foyer et des femmes qui travaillent ? Quelle est la personne qui devrait le plus contribuer aux revenus du ménage ? Quel impact le mariage a-t-il sur la vie de famille et sur l’épanouissement des membres du foyer ?
  • Plusieurs autres questions ont trait à l’éducation et à la répartition des rôles éducatifs entre parents. Tous les types de couples peuvent-ils élever un enfant ? Une attention particulière est portée ici au congé parental rémunéré : qui devrait prendre en charge son financement ? Et comment devrait-il se distribuer au sein du couple ?
  • Un troisième aspect du questionnaire s’intéresse aux politiques publiques et à leurs effets sur l’organisation de la vie familiale et professionnelle. Qui devrait assurer et financer la garde des enfants n’ayant pas l’âge d’être scolarisés ? Qui devrait subvenir aux différents besoins des personnes âgées ?
  • Le dernier volet du questionnaire interroge la répartition des activités domestiques entre conjoint ou partenaires. Comment se négocie le partage des tâches ménagères ou des ressources financières ? Les activités communes sont-elles discutées ?

Les principaux résultats des deux enquêtes sont commentés ci-dessous. Ils sont riches d’enseignements sur les attentes des Français par rapport à l’évolution des politiques familiales.

⇒Voir aussi la communication au congrès de l’AFS, Nantes 2013 : La famille contemporaine_de 2002 à 2012_qualité échantillons ISSP

<br />
<b>Notice</b>:  Undefined index: large in <b>/home/Sites/wp-issp-france/www/wp-content/themes/issp/single-enquete.php</b> on line <b>79</b><br />

Une large majorité des Français semble avoir aujourd’hui adopté une vision égalitaire des rôles homme-femme. Cette vision s’exprime d’abord dans la manière de considérer les ressources économiques de la famille. En 2002, un peu plus d’un répondant sur cinq déclarait que le rôle des hommes consiste à gagner l'argent du ménage, tandis que celui de la femme consiste à s'occuper de la maison et de la famille.

En 2012, ils ne sont plus que 12 % à être défavorables à l’idée d’une contribution égalitaire du mari et de la femme aux revenus du ménage. On voit progresser en parallèle l’idée selon laquelle homme et femmes doivent tous deux contribuer aux revenus du ménage ; idée avec laquelle plus de 80 % des répondants se disent d’accord en 2012.
Cette vision est mieux représentée dans les segments les plus progressistes de la population française. Elle traduit une tolérance en matière morale qui est habituellement associée aux jeunes générations et aux diplômés du supérieur. De fait, on peut vérifier dans l’enquête que les 18-24 ans, les étudiants et les enquêtés avec un diplôme de niveau bac ou supérieur sont les plus enclins à valoriser le travail des femmes. C'est également le cas des femmes (a fortiori lorsque celles-ci sont actives).

<br />
<b>Notice</b>:  Undefined index: large in <b>/home/Sites/wp-issp-france/www/wp-content/themes/issp/single-enquete.php</b> on line <b>100</b><br />
<br />
<b>Notice</b>:  Undefined index: large in <b>/home/Sites/wp-issp-france/www/wp-content/themes/issp/single-enquete.php</b> on line <b>79</b><br />

Le fait d'avoir vu sa mère travailler entre sa naissance et son quatorzième anniversaire joue positivement sur les opinions à l’égard du travail des femmes. Il est vrai que plus les enquêtés sont jeunes, plus ils sont nombreux à avoir eu une mère qui travaillait durant leur enfance. Mais ce résultat se retrouve dans toutes les classes d’âge. A classe d’âge égale, le fait d'avoir vu ou non sa mère travailler durant l'enfance, est fortement corrélé à l'opinion que le répondant se fait du travail féminin. Le modèle familial dans lequel les individus ont été élevés contribue donc à façonner durablement leurs perceptions du travail des femmes.
La répartition des revenus au sein du couple influe sur la conception du rôle des femmes. Dans les couples où le niveau de revenu des deux conjoints est équivalent, les répondants sont plus volontiers favorables au travail des femmes. C’est aussi le cas dans les couples où le revenu de la femme est supérieur. A l’inverse, au sein des couples où l'homme est davantage pourvoyeur des ressources que la femme, les opinions sont plus nuancées.

Les attitudes à l'égard du mariage évoluent également dans le sens d’une plus grande tolérance, même si les opinions concernant la cohabitation des couples hors mariage restent stables. En 2012, les Français interrogés sont un peu moins nombreux à déclarer que les personnes mariées sont plus heureuses que les autres. Ils sont également moins nombreux à associer parentalité et mariage. Le divorce semble aujourd’hui moins volontiers envisagé comme une solution aux problèmes conjugaux qu'il ne l'était en 2002.
Les personnes issues des générations plus âgées sont davantage pro-mariage ; sans doute à mettre ici en lien avec la dimension la plus "institutionnelle" du mariage. Ce dernier serait vu comme un impératif moral mais aussi social ; ce qui n'est pas forcément le cas des générations les plus récentes qui ont grandi et évolué dans une période plutôt en rupture avec ce schéma, avec notamment la baisse de la nuptialité, l’émergence de l'union libre et du PACS.

<br />
<b>Notice</b>:  Undefined index: large in <b>/home/Sites/wp-issp-france/www/wp-content/themes/issp/single-enquete.php</b> on line <b>100</b><br />
<br />
<b>Notice</b>:  Undefined index: large in <b>/home/Sites/wp-issp-france/www/wp-content/themes/issp/single-enquete.php</b> on line <b>79</b><br />

La question sur l’homoparentalité est également intéressante dans la mesure où elle intervient en 2012 un an avant les débats concernant le mariage pour tous. A rebours d’un débat public fortement clivé (ou de la mise en scène médiatique d’un débat public clivé), l'enquête ISSP renvoie l'image d'une population française plutôt tolérante et favorable à l'homoparentalité, davantage chez les femmes, ainsi que parmi les enquêtés ayant poursuivi des études après le bac.
Comme on peut s'y attendre, les différences d'opinions les plus importantes se situent entre les tranches d'âges et, de fait, les générations. Plus les répondants sont jeunes, plus ils ont tendance à accepter les différentes formes de vie familiale. Les étudiants et les personnes n'ayant pas fait d'études post bac sont plus nombreuses que les autres à être ouvertes à la monoparentalité. Les individus les plus diplômés ont davantage tendance à privilégier la qualité des relations sociales sur les préoccupations strictement matérielles. Le fait que l’acceptation de la monoparentalité ait tendance à diminuer en fonction du niveau de diplôme tient peut-être au fait que la condition monoparentale n’est pas perçue par les plus diplômés comme une garantie d’épanouissement de soi, pour les enfants comme pour les parents.