L’ISSP 2010 proposait aux personnes interrogées de se prononcer sur plusieurs thématiques en lien direct avec l’environnement :
- L’intérêt porté aux questions environnementales (par rapport à d’autres enjeux) et la hiérarchisation des préoccupations en matière écologique,
- L’image du progrès, de la science moderne, de la croissance économique. Faut-il y voir un danger pour l’environnement ou une source de résolution des problèmes ?
- Quelles sont les causes des problèmes environnementaux ? Quelles sont les sources les plus nocives de dégradation de l‘environnement ?
- Le degré d’implication personnelle dans les actions de protection de l’environnement : contributions financières potentielles, pratiques de consommations, action collective.
- Quelles politiques de protection environnementale : faut-il des politiques libérales ou contraignantes ?Comment gérer ces questions au niveau international ?
Quelques questions plus générales permettent d’interpréter les réponses concernant l’environnement. Outre les classiques variables sociodémographiques, plusieurs indicateurs portent sur des valeurs : orientations politiques, économiques et religieuses des individus, attitude à l’égard d’autrui, confiance à la classe politique, chercher de manière privilégiée une qualité du vivre-ensemble ou l’amélioration du niveau de vie des individus…
En 2000, l’ISSP portait déjà sur le thème de l’environnement avec de nombreuses questions identiques. Cette vague avait été réalisée en France en face à face. La comparaison des réponses à dix ans de distance est très intéressante. Mais la différence de mode d’administration invite à rester prudent dans l’interprétation des différences. On trouvera ici une partie des résultats commentés.
Les principales préoccupations des Français ressortent clairement : l’économie, l’éducation, la santé sont les trois sujets prioritaires. La pauvreté vient en quatrième et l’environnement seulement en cinquième position.
L’environnement est un sujet qui intéresse tout particulièrement les jeunes adultes (35 % chez les 25-34 ans). Il est un peu plus cité par les femmes que par les hommes, par les salariés que par les professions indépendantes, par les personnes ayant fait des études longues, par les personnes se percevant comme en haut de l’échelle sociale. Par contre, le niveau de revenu du répondant n‘a pratiquement pas d’effet sur le choix de l’environnement.
Ce sujet est surtout jugé important par les personnes qui se situent au centre gauche et au centre (70 % de ceux qui citent l’environnement se positionnent au centre-gauche et au centre).
Même si l’environnement ne constitue pas le sujet de préoccupation dominant, une inquiétude existe chez beaucoup de Français. Cette préoccupation est plus forte chez les personnes à haut niveau d’études, orientées à gauche et optimistes à l’égard d’autrui.
Il n’y a que très peu d’écart dans les réponses à ces deux questions : ce qui apparaît préoccupant pour la France préoccupe aussi pour soi-même. Un seul problème environnemental est nettement plus ressenti que les autres : les produits chimiques et les pesticides.
Pour protéger l’environnement, moins d’un tiers des enquêtés sont prêts à des sacrifices personnels importants (payer des produits beaucoup plus chers et des impôts beaucoup plus élevés, réduire son niveau de vie). En 2000, ils étaient un peu plus disposés à consentir à des efforts financiers. Sont davantage prêtes à des sacrifices, les catégories favorisées, les personnes de gauche et les individus optimistes à l’égard d’autrui.
