Rôle du gouvernement 2016

Résultats détaillés

Ce qu’il faut retenir

  • 6000 personnes contactées de février à juin
  • 4 courriers : un premier envoi et trois relances
  • 2 campagnes téléphoniques de sensibilisation
  • 1629 réponses reçues en cours d'exploitation
  • 1501 réponses valides

La dernière enquête ISSP sur le rôle du gouvernement s’est déroulée de février à juin 2016. Les 1629 réponses ont été recueillies auprès d’un échantillon aléatoire auto-administré par voie postale, après incitation téléphonique à répondre.

La thématique déjà abordée en ISSP 1996 et en ISSP 2006 reprend plusieurs questions permettant de mesurer l’évolution de l’opinion à dix années d’intervalle.

  • Quelles mesures les pouvoirs publics doivent-ils prendre au nom de l’intérêt général ?
  • Quel est aujourd’hui le pouvoir de l’économie, des médias, des syndicats, des citoyens ?
  • Les impôts sont-ils trop élevés ou trop bas, pour les riches et pour les pauvres ?
  • La corruption et le clientélisme sont-ils répandus chez les responsables publics ?

1501 réponses exploitables ont été obtenues de février à juillet 2016. Les premiers résultats commentés sont disponibles ici : Résultats détaillés

Les graphiques ci-dessous illustrent les éléments saillants de cette nouvelle édition.

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Les grands objectifs généraux d’une action gouvernementale sont tous, à l’exception de la réduction de la durée du travail, fortement plébiscités. Avec cependant une hiérarchie dans l’approbation. Il y a presque une unanimité pour souhaiter la réduction des dépenses de l’Etat. Néanmoins, les actions de soutien à l’économie – qui sont coûteuses pour les dépenses publiques - apparaissent tout à fait légitimes, même si le soutien à la création d’emplois et aux industries nouvelles convainc légèrement plus que le soutien aux secteurs en difficulté.

Comme dans toutes les enquêtes, le libéralisme économique est majoritaire : 60 % souhaitent l’assouplissement des réglementations qui pèsent sur les acteurs économiques, seulement 14 % s’y opposent.

En 2006, l’opinion n’avait évolué nettement que sur un point : la réduction de la durée du travail pour créer des emplois. Alors que cet objectif était largement soutenu en 1996, il était largement réprouvé en 2006. La mise en œuvre de la réduction du temps de travail à 35 heures semblait avoir mécontenté de nombreux salariés.

En 2016, les résultats restent proches de 2006 pour toutes les actions testées. L’évolution la plus importante concerne le soutien aux industries en difficulté pour protéger des emplois (qui progresse de 8 points, de 67 % à 75 %).

La logique des réponses est plutôt inattendue : plus on est favorable à réduire les dépenses de l’Etat, plus on est aussi demandeur de politiques de soutiens financiers à l’économie. Cette attitude est très corrélée avec l’orientation politique. Les personnes de droite veulent moins d’Etat et plus de soutien à l’économie, les personnes de gauche plus d’Etat et moins de soutiens à l’économie.

L’attitude « moins d’état, plus de soutiens économiques » est plus fréquente chez les plus de 35 ans, peu diplômés, à revenu modéré et chez les indépendants et les employés.

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Les résultats sont très nets : 60 % estiment que les milieux économiques, les banques et l’industrie constituent les réalités qui influencent le plus les gouvernements. Et 43 % citent ensuite les médias. Toutes les autres instances sont considérées faiblement influentes : par ordre décroissant, les organisations internationales, les syndicats, les citoyens, ceux qui votent pour les partis au pouvoir. Pratiquement personne ne retient dans son palmarès les organisations civiques et les associations, les militaires, les organisations criminelles, ou les organisations religieuses.

L’influence des milieux économiques est tout particulièrement soulignée par les personnes à haut niveau scolaire, les cadres supérieurs et les professions intermédiaires, les personnes orientées à gauche, les sans religion.

A travers la menace terroriste, cette question porte sur la conception des libertés publiques : devant une menace pour la sécurité nationale, quels contrôles de la population un gouvernement peut-il pratiquer ? La structure qui se dégage des réponses est assez claire : 88 % des enquêtés trouvent normal l’enregistrement des conversations téléphoniques, mais 68 % condamnent les arrestations au hasard dans la rue. Concernant la troisième possibilité, l’opinion est plus hésitante : 45 % réprouvent la détention de personnes (suspectes ?) sans traduction en justice et sans limitation de temps et 48 % s’y déclarent favorables.

Par rapport à 2006, on note une évolution semblable sur les trois mesures : les limitations des libertés individuelles sont encore un peu plus acceptées aujourd’hui, ce qui peut facilement s’expliquer par les attentats djihadistes à Paris en 2015.

Sur ces trois comportements des autorités, les personnes de gauche sont nettement plus sensibles à la défense des libertés publiques, de même que les personnes ayant fait des études longues et les cadres supérieurs.

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Une question porte sur l’évaluation du bon niveau des impôts par rapport aux revenus de chacun. Pour les hauts revenus, beaucoup estiment les impôts trop faibles. L’idée de faire payer les riches n’a pas disparu depuis 1996, mais a légèrement décru : l’affirmation que les impôts sont trop faibles pour les revenus élevées, qui était soutenue par 45 % des individus, ne l’est plus que par 39 %. Elle est nettement plus fréquente à gauche qu’à droite, ainsi qu’au bas de l’échelle sociale. L’opinion a un avis tout différent pour les impôts des moyens et bas revenus, massivement jugés trop élevés.

Comme le montre le graphique, concernant les bas revenus, 72 % trouvaient en 1996 que leurs impôts étaient trop élevés en 1996 ; ce pourcentage était tombé à 60 % en 2006 et n’est plus aujourd’hui que de 50 %.

Les personnes ayant fait des études longues et appartenant aux milieux favorisés tendent à trouver que le niveau d’impôts des bas revenus est « comme il faut » ou même trop bas, alors que les milieux populaires, directement concernés, trouvent plus massivement leur imposition trop élevée.

L’attachement aux effets redistributifs des impôts semble s’effriter, tout particulièrement dans les catégories sociales favorisées.

L’image des entreprises privées n’est pas excellente. 55 % pensent qu’elles ne respectent peu les lois (de temps en temps ou jamais) et pour 61 % elles cherchent fréquemment (toujours ou souvent) à échapper à l’impôt.

Cette image est moins mauvaise chez les jeunes mais ne change pas beaucoup en fonction des positions sociales. Le clivage gauche droite fait par contre bouger les lignes, la droite ayant une meilleure image de l’entreprise que la gauche.

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La corruption des responsables politiques est considérée comme répandue par 24 % de l’échantillon (réponses « presque tous » et « beaucoup »), alors que 25 % l’estiment rare (réponse « presque aucun » et « quelques-uns »), 45 % se situant entre les deux. Ce chiffre médian, élevé, est probablement signe d’indécision, l’appréhension réelle de l’étendue de la corruption étant toujours difficile pour le simple citoyen.

L’évolution depuis 2006 n’est pas ce qu’on aurait pu croire : les Français croient moins à l’étendue du phénomène qu’avant.

Les jeunes, les personnes au bas de l’échelle sociale, les sans religion croient la corruption politique plus fréquente que les personnes âgées, les gens en haut de l’échelle, les catholiques et les autres religions.

L’évolution depuis 2006 est plus faible pour les fonctionnaires que pour les responsables politiques mais va dans le même sens. La corruption des fonctionnaires serait très limitée aux yeux de 25 % des sondés contre 20 % en 2006 (réponses presqu’aucun et seulement quelques-uns).

Si en 2006, les hommes politiques étaient plus sévèrement jugés que les responsables administratifs, on trouve aujourd’hui la même appréhension du niveau de corruption pour les uns et les autres.

Ceux qui croient en la corruption des hommes politiques croient aussi à la corruption des élites administratives. Ce sont donc dans les mêmes catégories de population que pour la corruption politique qu’on trouve une plus fréquente critique des fonctionnaires corrompus (chez les jeunes, au bas de l’échelle sociale…).