Sens du travail 2015

Résultats détaillés

Ce qu’il faut retenir

  • 4 500 personnes contactées de février à juin 2015
  • 4 courriers : un 1er envoi et 3 relances
  • 2 campagnes téléphoniques de sensibilisation
  • 1224 réponses exploitables

L’enquête 2015 reprend la thématique du travail, déjà abordée en 2005 et en 1997, ce qui permet de mesurer l’évolution de l’opinion sur près de 20 ans, notamment sur les conditions de travail, les relations au travail, le chômage et l’emploi.

L’ISSP cherche à mesurer les attitudes des Français par rapport à plusieurs thèmes :

  • Qu’est-ce qu’un bon travail ? A quelles dimensions de leur emploi les Français sont-ils le plus attachés ? Quelle est leur image des syndicats ?
  • Quelles perceptions ont-ils de leurs conditions de travail ? Comment jugent-ils aujourd’hui leur propre travail et les relations sociales dans l’entreprise ? Ont-ils été victimes de discriminations au travail ou lors de leur recherche d’emploi ?
  • Quelle expérience ont-ils de la mobilité, de la flexibilité des horaires de travail ? Comment hiérarchisent-ils leur temps entre travail et vie de famille ?
  • Quelles sont leurs aspirations professionnelles pour l’avenir ?
  •  Quelle est la situation et le ressenti des personnes cherchant un emploi ?

1224 réponses exploitables ont été obtenues de mars à juillet 2015. Les premiers résultats commentés sont disponibles ici : Résultats détaillés.

Les graphiques ci-dessous illustrent les éléments saillants de cette nouvelle édition.

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Si les Français sont assez partagés sur le sens du travail, beaucoup ne le considèrent pas comme un simple gagne-pain. Ils aimeraient en avoir un même s’ils étaient riches.
Considérer le travail comme un simple gagne-pain est plus fréquent à la fois chez les personnes faiblement diplômées et chez les moins de 35 ans. Les hommes adhèrent aussi plus souvent à cette conception que les femmes.
Cette valorisation du travail au-delà de ses objectifs économiques, pérenne sur les deux dernières décennies, est rendue plus explicite dans la suite des réponses.

Les différents sens du travail qui sont listés dans la question sont tous assez soutenus. Autrement dit, tout semble important dans le travail, mais pas avec la même intensité. Deux motivations dominent : il doit être intéressant (puisque pas seulement un gagne-pain) et il doit être stable : la sécurité de l’emploi est très importante.
Mais la sociabilité que permet l’emploi (avoir des contacts personnels avec d’autres) est aussi très valorisée, suivie par le niveau de salaire, les possibilités de promotion, l’utilité sociale, l’aide qui peut être apportée aux autres, l’indépendance dans le travail, les horaires libres.
Cette hiérarchisation des attentes était très semblable dans les vagues précédentes. Le travail est apprécié à la fois pour l’épanouissement qu’il permet, pour les relations sociales qu’il génère mais aussi pour les ressources qu’il fournit. Les attentes sont à la fois qualitatives et matérielles.

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L’image des syndicats apparaît assez positive. Pour une majorité, ils protègent les intérêts des travailleurs. Sont-ils bons ou mauvais pour l’économie française ? Les réponses sont plus hésitantes mais n’indiquent pas de rejet important de l’action syndicale au nom de l’efficacité économique.
Les réponses à ces deux questions sont fortement liées : lorsqu’on estime que les travailleurs ont besoin de syndicats forts, on pense aussi souvent que ceux-ci ne sont pas mauvais pour l’économie française. On observe peu d’écarts selon les catégories sociodémographiques. Il n’y a notamment pas de différence significative selon les âges. Cependant l’image des syndicats est meilleure au bas de l’échelle sociale et dans la fonction publique. Elle est aussi excellente chez les syndiqués ou les anciens membres, et chez les personnes orientées à gauche.
En 2005, des questions différentes étaient posées pour mesurer cette image. Il en ressortait aussi une image assez positive. 59 % affirmaient que « sans syndicats, les conditions de travail seraient bien pires qu’elles ne sont ». 42 % jugeaient important le rôle des syndicats pour la sécurité de l’emploi.

On observe une évolution très nette depuis vingt ans avec le déclin des souhaits de travail à temps partiel. Une évolution qui pourrait tenir à la multiplication de ce type d’emplois (notamment peu qualifiés), qui se révèlent très souvent générateurs de revenus insuffisants.
Comme dans les vagues précédentes, le travail à temps partiel est beaucoup plus souvent souhaité par les femmes que par les hommes, probablement surtout du fait de leurs charges familiales. Il est aussi un peu plus souvent attendu par les 35-64 ans, par les personnes travaillant dans le public et par celles et ceux qui ont déjà un travail à temps partiel. Ce qui montre que celui-ci n’est pas toujours subi.

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En ne considérant que les personnes concernées par la question (en situation d’emploi), environ la moitié souhaite travailler le même nombre d’heures en gagnant la même chose. Ce groupe est en fait globalement satisfait de sa situation de travail, du moins par rapport à l’équilibre entre temps travaillé et niveau de salaire.
Mais une très forte minorité, en progression importante depuis 1997, aspire à travailler davantage et à gagner plus. La stagnation des salaires en temps de crise pour une grande partie du salariat pourrait expliquer cette évolution. Le désir de travailler et de gagner plus est plus développé chez les 18-24 ans, les bas revenus, les immigrés, ceux qui travaillent moins de 20 heures par semaine, les salariés du privé. Mais une logique politique contribue aussi largement à expliquer les réponses : sur 100 personnes de droite (ayant un travail), 57 % voudraient travailler et gagner plus, contre seulement 31 % de celles de gauche. Cette logique existait déjà en 2005, montrant que le rapport au travail et à l’argent n’est pas le même selon qu’on partage des valeurs de droite ou de gauche. Le lien entre ces attentes monétaires et l’orientation politique est cependant plus fort aujourd’hui : la forte insistance sur cette politique au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy explique probablement ce renforcement.
Vouloir travailler moins tout en acceptant de gagner moins est rare. C’’est cependant un peu plus fréquent chez les membres des syndicats.

Cette mesure globale de satisfaction à l’égard de son emploi résume ce qui vient d’être décrit. Les Français sont assez satisfaits de leur situation professionnelle. 76 % des actifs se situent sur les trois plus hauts niveaux de satisfaction (alors que cette échelle comporte sept positions). Par rapport à 1997 et 2005, la situation est très semblable (75 % de satisfaction en 1997, 71 % en 2005).
Cette satisfaction au travail est très liée à la perception des relations entre directions et employés. Plus on trouve ces relations bonnes, plus on est satisfait de son travail. Une liaison existe aussi (mais un peu moins forte) avec la perception des relations avec les collègues.
Les écarts introduits par les variables sociodémographiques sont dans l’ensemble peu importants sauf pour le positionnement sur l’échelle sociale et les groupes socioprofessionnels. Alors que la note moyenne de satisfaction est de 2,9 (la plus forte satisfaction valant 1 et la plus faible 7), elle est de 3.4 au bas de l’échelle sociale (niveau 9-10) et de 2.5 au sommet (niveau 1-2). Donc, plus on se classe haut sur l’échelle sociale, plus on est satisfait de son travail. Par groupes socioprofessionnels, la plus forte insatisfaction est chez les ouvriers (3.2) suivis par les employés (3.0), les professions intermédiaires (2.9), les cadres supérieurs (2.7) et enfin les artisans, commerçants et chefs d’entreprise qui sont les plus satisfaits (2.1).

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S’ils étaient en situation de perte d’emploi, quels sacrifices les enquêtés seraient-ils prêts à faire pour éviter le chômage ? Accepter un emploi qui demande de nouvelles compétences est très largement admis, l’acquisition de davantage de compétences étant évidemment considérée positivement. Une assez large majorité de salarés serait aussi prête à accepter un travail temporaire, voire des déplacements (domicile-travail) plus importants. Par contre, la possibilité d’une réduction de salaire est assez nettement rejetée. Et encore davantage l’acceptation d’un emploi obligeant à déménager ailleurs.
Par rapport à 2005, un emploi moins payé et avec des déplacements sont un peu plus acceptés, alors qu’un travail temporaire l’est moins.
Les six items sont en fait liés entre eux, décrivant une logique cumulative d’acceptation ou de refus des changements (alpha=0.72). Un indice a été construit, montrant que les changements de situation sont davantage acceptés par les jeunes, ayant fait des études, appartenant à des catégories favorisées, vivant seuls, sans enfant, dans des grandes agglomérations.